Doit-on avoir peur des spin-offs d’Harry Potter ?

13/11/2016

Le spin-off est un sujet fâcheux. Et aujourd'hui, en cette année 2016, ce sont deux géants du cinéma Hollywoodien qui vont s'affronter sur ce terrain. D'un côté, Disney, fier de son nouvel achat fructueux, comble les creux du récit galactique de Star Wars avec un premier film dérivé, Rogue One, qui sort en décembre. De l'autre, Warner Bros compte bien agrandir l'univers riche d'Harry Potter en proposant une série de spin-offs, dont le premier sort ce mois-ci.

Quand un film dérivé est annoncé, la nouvelle ne fait jamais l'unanimité. Les fans en souhaitent toujours plus tandis que le spectateur occasionnel n'y verra qu'un rajout dispensable. En gros.

Mais au fond, est-ce qu'une franchise prend vraiment des risques en proposant de nouveaux films, et dans le cas présent, la saga Harry Potter ?

La première réponse qui m'est venu en tête, c'est un grand « oui ».
Harry Potter est une saga cinématographique qui a eu un impact considérable sur le cinéma des années 2000. Bien que l'aventure ne soit pas très équilibrée d'un point de vue qualitatif (je vous renvoie à mon classement des films), d'un point de vue culturel, le parcours d'Harry Potter a un statut remarquable. Rares sont les séries de films qui embarquent un aussi large public. Ma génération, en particulier. J'ai grandi avec Harry Potter, comme des millions d'autres personnes, lecteurs ou amateurs de cinéma. La saga a donc une valeur indescriptible, forgeant l'enfance et l'imaginaire.

Warner Bros prend donc un risque. Un risque qui est loin d'être négligeable. Rajouter quelque chose, peu importe la forme ou le fond, c'est changer le résultat final. En complétant l'univers d'Harry Potter, le studio choisit donc d'altérer notre vision de l'ensemble. Un bon film aura un impact positif et créera l'enthousiasme. Dans le cas contraire, le dernier souvenir du monde magique sur grand écran sera désagréable. D'autant plus que, pour l'instant, l'image de la saga est très positive et semble mettre tout le monde d'accord.

Et tant qu'à jouer sur le terrain du pessimisme, un autre problème pourrait survenir sur le plan technique. Au-delà de l'apprentissage d'Harry Potter, ce qui fait le charme de la saga, c'est la touche de chaque réalisateur. Quatre cinéastes se sont vu confié les rênes (certains ont joué la conformité, d'autres ont imposé leur vision).
Pour ce nouveau film, et les quatre autres qui suivront, c'est David Yates qui se charge de la réalisation. Le metteur en scène a déjà de l'expérience, ayant mis en place les quatre derniers volets de la saga. Une certaine uniformité s'imposerait, ce qui d'un côté, garantirait une linéarité pour la forme mais aussi pour le fond. Mais c'est aussi la perte d'une pluralité dans les thèmes, dans les choix, puisqu'une seule et même personne orchestrerait le tout.

Néanmoins, le studio tient aussi une recette miracle, grâce au lancement d'une deuxième série de film. Et en ce sens, j'ai envie de répondre « non » à la question initiale.
Car il ne faut pas oublier qu'Harry Potter, avant d'être une série de films, et une série de livres. Et qui dit « livre », dit « adaptation ». Et c'est souvent ce qui sera reproché aux différents films, les choix d'adaptation.
On sait déjà que la suite des Animaux Fantastiques placera l'intrigue autour de Dumbledore et Grindelwald, une histoire tragique qui donnait beaucoup de densité au septième tome de J.K. Rowling, et qui passa malheureusement à la trappe (malgré le fait que le dernier volet fut découpé en deux long-métrages).
Il n'est ainsi pas idiot de se dire qu'avec les spin-offs, Warner Bros peut rattraper tous les défauts d'adaptation de ses précédents films, ce qui comblerait les lacunes de certains d'entre eux.

Les bons spin-offs sont rares, on ne va pas se le cacher. Mais d'après une fameuse expression, « l'espoir fait vivre ». Warner Bros mise sur le bestiaire de l'univers magique, une chose finalement peu exploitée dans la saga originale, mais aussi sur un casting démentiel. Eddie Redmayne (oscarisé, quand même !) et Collin Farell pour le premier opus, ce n'est pas rien. Sans oublier Johnny Depp, qui aura le rôle de Grindelwald dans la suite des événements ( une actualité déja énoncée sur le site). De quoi rivaliser avec Disney ? Pourquoi pas.

de Jack O'Ciné

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